Maria José Ferreira et Sandra Mutal
Costuras urbanas, résidence à Rennes, 2007
Exposition des archives Tucumán Arde
Résidences et interventions de Costuras Urbanas
28 nov. - 12 janv. 2007 au Bon Accueil, Rennes
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« À chaque effondrement des preuves le poète
répond par une salve d’avenir »
René Char
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Dès le début des années 60, l’effervescence des avant-gardes en Argentine a entraîné une politisation des formes artistiques à travers le conceptualisme idéologique. En partant du principe que les formes esthétiques transmettent les idées, le mouvement Tucumán Arde a voulu en 1968 faire de l’art un outil révolutionnaire. Ce mouvement avait trois objectifs :
– abandonner l’élite culturelle, renoncer aux galeries, fondations, bourses, ainsi qu’au public élitiste qui conditionne ces oeuvres et avec lesquelles il a construit un langage inintelligible pour la majorité.
– changer de public, se diriger vers les gens exploités, approcher leurs problèmes et leurs langages.
– réaliser une première expérience fondatrice en dénonçant la situation des ouvriers du sucre de la province de Tucumán.
Cet art révolutionnaire Tucumán Arde (en français/Tucumán brûle) se définissait comme art total, parce qu’il traversait et intégrait toutes les dimensions qui forment la réalité humaine : économique, sociale, politique. Les artistes mettaient leur créativité militante au service de l’organisation contemporaine d’un peuple en lutte, valorisant de nouvelles relations entre public et artistes. Ont notamment participé au mouvement Tucumán Arde : Roberto Jacoby, Leon Ferrari, Ricardo Carreira et Graciela Carnevale. Cette dernière a conservé les archives relatives au mouvement, aux interventions et événements publics.
C’est cette somme documentaire qui, après sa présentation à la Documenta XII de Kassel, est exposée durant deux mois au SEPA / Bon Accueil à Rennes. La richesse du fond documentaire des Archives de la Critique d’Art en Bretagne a permis de mettre en lumière les relations entre le critique d’art Pierre Restany et son collègue argentin Jorge Romero Brest. Cette présentation, parallèlement aux archives de Tucumán Arde, de leur réflexion sur les avant-gardes tant en Argentine qu’en Europe donne un éclairage sur ces mouvements qui continuent à nourrir les artistes d’aujourd’hui.
Des interventions se feront à Rennes dans l’espace public par ce collectif d’artistes femmes de Córdoba en Argentine, Costuras Urbanas (coutures urbaines). Les artistes invitées sont Maria José Ferreira et Sandra Mutal. L’activité artistique collective de ces artistes amène une réflexion pointue sur 3 composants : l’art, la politique et le genre. La rue est pour elles, une vaste trame visuelle, le théâtre de mise en jeux de forces sociales, politiques, culturelles et économiques, le lieu qui constitue un champ de négociation des représentations.
Programme
Résidence du collectif argentin COSTURAS URBANAS : Sandra Mutal et Maria Jose Ferreira. Et présentation des archives du mouvement TUCUMAN ARDE.
Artiste de Tucumán Arde invitée : Graciela Carnevale
Critique d’art invitée : Ana Longoni
Commissaire de l’exposition : Chantal Bideau
Installation de Costuras Urbanas sur le parvis des Champs Libres du 30 novembre au 8 décembre.
Table ronde à la MIR maison internationale de Rennes le 23 novembre.
Table ronde à Lorient le mardi 27 novembre à l’école des beaux arts et à l’Université Bretagne Sud en partenariat avec l’association Lorient America Latina
Conférence à l’INHA (2, r Vivienne 75002 Paris) le mardi 4 décembre à 18h.
Conférence à l’Université Rennes II le mercredi 5 décembre à 18h.