Petite traversée : projet de juillet à septembre 2008, édition septembre 2008
Dans un quartier périphérique de Rennes, Beauregard, où le rural et l’urbain se côtoient, ont été organisés différents évènements avec les habitants pour préparer l’exposition « regard gourmand sur le Breil » en septembre 2008 au Centre d’Information sur l’Urbanisme. Ce quartier est en voie d’urbanisation pour sa partie nord. Au sud se trouve le campus de Villejean, à l’est la cité administrative, Préfecture, Chambre de commerce, Conseil Général.
On y verra l’installation prochaine du Fond Régional d’art contemporain.
Les alignements d’Aurélie Nemours et les architectures contemporaines comme celles des Archives départementales se trouvent donc à proximité des champs encore exploités par les agriculteurs dans ce périmètre urbain.
Au mois de juin 2008 différents évènements ont été organisés avec des publics du quartier afin de préparer l’exposition sur les jardins.
Le projet « la langue du Breil » se situe dans ce cadre.
L’idée était de réaliser un projet inter-générationnel dans un quartier où il y a beaucoup de jeunes du fait de la proximité du campus, mais où perdure aussi la tradition dans les fermes, jardins familiaux et le lycée agricole qui y sont implantés.
Nous sommes partis de la cartographie du quartier au 1/1OOOO pour faire une observation sur le terrain des architectures, bocages, talus et interstices.
Repérage des noms des lieux dits,
La ferme de la porte
Le champ de Robert
La route des champs rôtis.
sont déjà des invitations au roman.
Pour passer de la Grabotière à la Pilonière nous avons traversé la Bruyère.
À partir de cette observation chaque participant a construit son propre plan en y rajoutant ses notes personnelles, petites histoires, dessins, photos prises au cour de la randonnée, un chemin, une maison, un arbre, un nuage… Le réel et l’imaginaire se côtoient afin de constituer un langage : la langue du Breil.
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Un recueil à 500 exemplaires a été publié de cette action par Rennes Métropole.
et quelques références…
En 1923, une déambulation sans but était tentée par 4 artistes surréalistes à partir d’une ville tirée au sort.
L’idée de dérive urbaine fut reprise par les situationnistes dans les années 50. Ces artistes se sentaient capables de réaménager le milieu urbain. Cette psycho-géographie, c’est-à-dire l’étude des lois et des effets précis d’un milieu géographique agissant directement sur le comportement urbain, se donnait des moyens :
– la dérive expérimentale,
– la lecture de vues aériennes et de plans,
– les résultats d’enquête sociologiques.
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«Un quartier urbain n’est pas déterminé seulement par les facteurs géographiques et économiques mais la représentation que ses habitants et ceux des autres quartiers en ont»
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L’expérience que nous avons vécue avec les habitants de Beauregard se situe dans cette histoire qui nous rattrape toujours. Un parcours avait été plus ou moins défini, nous avons noté au hasard de la randonnée des petites anecdotes, toutes ces petites histoires qui rejoignent toujours la grande Histoire.