Exposition performative des héliogravures de Léon Ferrari avec Julien Jeanne et ses complices
21 sept-26 oct. 2009, au Musée de la danse / site Saint Melaine
performances les 21 sept., 25 sept., 2, 9 et 16 octobre à 19 heures.
Le chorégraphe Julien Jeanne a imaginé un projet inspiré de la série d’héliogravures de León Ferrari. Avec la complicité d’un groupe d’amateurs et de l’artiste plasticien sonore Damien Marchal, il a souhaité construire une espace mouvant à la frontière entre exposition et performance où réaliser des séries d’actions, tant visuelles que chorégraphiques et sonores émanant directement de ces impressions en relation avec les héliogravures de Ferrari. […]
Tout au long de sa carrière, Ferrari expérimente de multiples techniques et dispositifs – de la photocopie à la sculpture sonore, de l’écriture abstraite à la manière de Michaud aux collages réalistes. Pendant son exil au Brésil, il réalise des héliogravures dans lesquelles il utilise des images standard, des Letraset, habituellement associées aux plans d’architecte, en composant des espaces inhabitables où les règles de l’urbanisme sont disloquées et où toute convivialité devient impossible. Cela symbolise à la fois le chaos et l’ordre. « A propos des héliogravures de León Ferrari » (Buenos aires janvier 2008) le commissaire Andrés Duprat décrit ainsi ce travail :
« À travers le dessin de plans d’architecture et l’utilisation d’estampes, Ferrari construit des œuvres qui exacerbent jusqu’aux limites un imaginaire des relations humaines. Nœuds d’autoroute impossibles, ronds-points qui concentrent des masses de gens, structures dans lesquelles l’usage de l’automobile et les piétons sont inversés, organisations spatiales contradictoires, constructions invraisemblables qui nous précipitent dans un univers de d’étrange fascination. »
Ces héliogravures, présentées au Musée de la danse, seront interprétées par Julien Jeanne dans une série de performances chorégraphiques.
La théoricienne argentine Andrea Giunta invitée par le centre d’art contemporain La Criée, approfondira l’éclairage sur le travail de cet artiste emblématique dans sa conférence « L’Affaire Ferrari ». Giunta est une spécialiste de l’art des années soixante; elle étudie les rapports entre l’avant-garde politique et artistique et le développement de la modernité en Amérique Latine.
Par le biais de cette exposition, TRAVESÍAS souhaite offrir au public de la région une plus large connaissance de l’art argentin en focalisant sur l’œuvre d’un de ses artistes les plus reconnus et les plus influents pour les nouvelles générations.
Chantal Bideau et Bérénice Gustavino
Rennes, juillet 2009